Moraliste sans être moralisateur, le cinéaste mexicain nous montrait en 2006 que chacun de nos gestes a des conséquences. Aujourd’hui encore, “Babel ”(disponible sur Amazon Prime Video) demeure une œuvre lyrique et maîtrisée, avec un casting quatre étoiles.
C'est un coup de fusil, tiré par deux gamins marocains, qui bouleverse en un rien de temps la vie d'un couple d'Américains en crise, d'une gouvernante mexicaine et d'un homme d'affaires japonais qui, à son insu, aura précipité le drame, des mois auparavant, en se livrant à un simple geste d'amitié. On connaît le goût d'Alejandro González Iñárritu pour les puzzles, les mises en abyme, les gouffres espace-temps. Il aime filmer des fragments de destins qui, même assemblés, ne finissent par révéler qu'une vérité fugitive.
Sans doute est-il ici un rien plus explicite que dansAmours chienneset dans21 Grammes, où il tissait des liens quasi invisibles entre toutes leurs histoires. Mais il n'a rien perdu de son art de diriger les comédiens : Brad Pitt n'a jamais été aussi bien. Babel reflète la violence et la solitude du monde tel qu'on l'a fait.
Ahmed et Youssef, deux enfants marocains, jouent avec le fusil que leur père vient d'acquérir contre une chèvre. Le coup part tout seul. Un bus de touristes est touché. Parmi eux, Susan et Richard, un couple à la dérive. Susan est blessée. A des milliers de kilomètres de là, aux Etats-Unis, Amelia, une nounou mexicaine, veille sur deux enfants. Ses employeurs ont un empêchement. Amelia, qui avait prévu de retourner au Mexique pour le mariage de son fils, décide de les emmener avec elle. Son neveu, Santiago, vient les chercher. Au Japon, Chieko, une adolescente perturbée par sa surdité, peine à se faire des amis. Ses relations avec son père, Yasujiro, s'en ressentent. Le point commun de tous ces personnages, qui ne se connaissent pas et ne parlent pas la même langue : un fusil...
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