(Italie, 1984)

• r
• Très Bien

| Genre : post-68.

A la fin de Sogni d’oro (1981), le personnage joué par Nanni Moretti hurlait, angoissé : « Je ne veux pas mourir ! » Dans le dernier plan de Bianca, son clone lance, dépité : « C’est triste de mourir sans enfants. » Tout en restant profondément dépressif, Michele Apicella (nom générique que le réalisateur donne à ses héros) commence à changer. Comme chez Nanni Moretti les hommes sont de grands malades, ce soudain intérêt pour les autres passe par un voyeurisme compulsif : Michele épie ses voisins, traque ses amis, et ne supporte pas le mensonge dans le couple, les trahisons, les ruptures. Il n’aspire qu’aux histoires d’amour qui finissent bien, mais ne peut s’empêcher d’anticiper le pire. Alors, quand il tombe amoureux de sa collègue Bianca, il préfère rompre avant de souffrir…

Moretti brosse ainsi une galerie de seconds rôles inénarrables et son regard se fait plus sarcastique sur sa génération, qui aborde avec difficulté les années 80. Serait-il en train de mûrir ? C’est bien ce qui semble l’angoisser.