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- Très Bien

Publié le 25 novembre 2006 à 00h00
Mis à jour le 03 mars 2025 à 10h21
C'est un film de Hitchcock assez atypique, qui se distingue de ses oeuvres précédentes, celles où le suspense se mêle à l'aventure policière comme dans L'Homme qui en savait trop, Les 39 Marches ou Une femme disparaît. Ce dernier film britannique avant le départ pour Hollywood est une histoire en costumes, à la Stevenson, avec naufrages (impressionnantes scènes de tempête) et pirates aux trognes incroyables : dans les paysages torturés des Cornouailles, une auberge sinistre est un repaire de naufrageurs. Un soir, une pauvre oie blanche débarque pour retrouver sa tante, femme de l'aubergiste... On est en plein film de genre, d'une violence visuelle étonnante, au noir et blanc très contrasté. Esthétiquement, Hitchcock s'est souvenu de ses années d'apprentissage auprès de Murnau en Allemagne et plus d'une fois on pense à L'Aurore. Il fait aussi une utilisation très expressionniste du décors de l'auberge, tout en angles biscornus et alcôves cachées où les ombres se déforment à l'envi. Certaines scènes sont un hommage direct aux films muets, celle du dernier naufrage en particulier, tournée sans paroles avec des rafales de vent qui obligent Maureen O'Hara à bouger comme une héroïne de Griffith.
Charles Laughton s'amuse à camper un personnage abject, le ventre en avant et le regard égrillard, pathétique figure shakespearienne. Il en fait des tonnes, au grand dam de Hitchcock, qui le qualifie d'« aimable plaisantin ». Et c'est avec un malin plaisir qu'il le fera périr, le jetant du haut d'un mât pour le faire s'écraser violemment sur le bastingage, concluant magistralement ce film sauvage.
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