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- Très Bien

« The Hours » de Stephen Daldry. DR
Publié le 21 juin 2014 à 00h00
Mis à jour le 02 septembre 2024 à 17h24
Virginia Woolf écrit son Mrs Dalloway. Laura, mère au foyer à Los Angeles dans les années 1950, le lit dans sa cuisine. Clarissa, New-Yorkaise d'aujourd'hui, le vit peu ou prou. Toutes trois partagent cette maladie très littéraire : ne pas savoir adhérer à la réalité. Virginia entend des voix, ne supporte pas plus la campagne que Londres. Laura ne sait pas ce qu'elle fait dans ce pavillon cosy avec son petit garçon dans ses jupes. Clarissa hésite entre colère et désespoir en préparant une fête pour son ami-amant d'autrefois, malade du sida.
Adapté du roman éponyme de Michael Cunningham, The Hours raconte trois émancipations féminines vis-à-vis d'un ordre masculin, fût-il enfantin ou homosexuel, et fût-ce par la mort. Mais le sujet de ce film hollywoodien étonnamment ténébreux est aussi le sacrifice des uns pour le sauvetage des autres. Le goût des chimères, le désir d'ailleurs ou d'avant, et leur transmission à un enfant. Comment des vies se placent mystérieusement sous le signe d'une histoire. Et comment un fils finit par accomplir lui-même, des décennies après, le désir de suicide de sa mère...
Stephen Daldry (Billy Elliot) passe de Streep à Kidman (Oscar 2003) et de Kidman à Moore sans déperdition d'intensité. Pour peu qu'on soit d'humeur à ça, on connaîtra la volupté d'un suspense mental et d'un crescendo lyrique non-stop, en plus de trois merveilleux numéros d'actrices.
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