Aimée Sylvestre, de Sorel, déménage dans la petite enfance dans le quartier Rosemont de Montréal. Elle prend des cours de piano classique à l'école supérieure de musique de Lachine et plus tard au Conservatoire de musique de Montréal, ainsi que des cours d'art dramatique chez Madame Audet.
Elle entame sa carrière très jeune (19 ans) dans les cabarets comme chanteuse, notamment au Café Montmartre à Montréal. Elle change son nom en s'inspirant du comédien français
Michel Auclair. Elle y obtient un certain succès et rapidement sera engagée dans de nombreux cabarets montréalais et en province. Elle est de plus en plus connue et fait des tournées des cabarets au Québec avec les vedettes de l'époque : Armande Cyr, Guylaine Guy, Colette Bonheur, Jeanne-D'Arc Charlebois, Conrad Bouchard, Roméo Pérusse, etc. C'est au cours de cette période qu'elle rencontre
Denise Filiatrault, qui deviendra sa grande complice.
Elle reçoit un appel de Jacques Normand pour faire partie de la revue du Cabaret Saint-Germain-des-Prés (au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Urbain à Montréal). À cette époque, Jacques Normand est la grande vedette du Québec et cet engagement propulsera sa carrière et lui permettra de côtoyer certaines des grandes vedettes de l'époque tels Paul Berval et Gilles Pellerin.
Puis, en 1954, elle réalise un rêve et fait un long séjour à Paris où elle y tente sa chance comme chanteuse avec plus ou moins de succès. Elle y rencontre toutefois de nombreux artistes québécois et français : Félix Leclerc,
Charles Aznavour, Michel Legrand et la chanteuse québécoise Guylaine Guy. Lors de ce séjour, elle rencontre aussi Raymond Lévesque, qui lui écrit ses premières chansons : « La petite canadienne », « La famille ».
Dès son retour à Montréal, elle sera de la troupe Le Beu qui rit de Paul Berval, le cabaret le plus populaire et estimé de l'époque. Elle y travaillera avec Paul Berval, Denis Drouin, Jacques Lorain,
Denise Filiatrault, Jean-Claude Deret, Odile Adam et Roger Joubert pendant plusieurs années. La troupe du Beu est invitée ponctuellement à la télévision, notamment à l'émission Music-Hall de Radio-Canada, présentée par Michelle Tisseyre. Dominique Michel y fera donc ses premières présences à la télévision.
Grâce à Jean Bissonnette (réalisateur à l'émission Music-Hall), elle devient co-animatrice avec Normand Hudon et Pierre Thériault de l'émission Au p'tit café, à la télévision de Radio-Canada, en 1956. L'année suivante, elle enregistre son plus grand succès, En veillant su'l'perron, qui se vendra à plus de 100 000 exemplaires, un succès phénoménal pour l'époque.
Elle participe à plusieurs autres émissions de variétés avant la grande aventure de la comédie de situation Moi et l'autre (1966-1972), dont elle partage la vedette avec
Denise Filiatrault. Cette série connaît un immense succès pendant les six années de sa diffusion à l'antenne de la télévision de Radio-Canada.
De 1977 à 1982, elle obtient plusieurs premiers rôles dans des séries télévisées (Dominique, Chère Isabelle et Métro-boulot-dodo), en plus de démontrer maintes fois ses multiples talents dans les revues de fin d'année Bye-Bye de Radio-Canada. Elle participe à 17 de ces rendez-vous annuels du réveillon du Jour de l'an.
Elle est également humoriste. Elle a notamment partagé la vedette avec Daniel Lemire et fait l'animation à plusieurs reprises du Festival Juste pour rire. Elle participe à quelques galas de Juste pour rire, en particulier un avec
Patrick Huard.
Au cinéma, elle joue pour la première fois dans Tiens-toi bien après les oreilles à Papa avec Yvon Deschamps, en 1971. Elle joue pour le cinéaste
Denys Arcand dans deux films qui connaissent un grand retentissement au Québec et à l'extérieur du Québec : Le Déclin de l'empire américain et
Les Invasions barbares. Elle fait aussi partie de la distribution de plusieurs films, à partir de 1987 jusqu'à aujourd'hui.