Au ciné cette semaine : Cheval de guerre, Chronicle, Au pays du sang et du miel...
Enfin ! Après une longue attente nous découvrons enfin cette semaine le dernier film de Steven Spielberg, Cheval de guerre, mais aussi le premier d'Angelina Jolie, Au pays du sang et du miel. Deux films réunis par la figure du champ de bataille, de leur terreur mais aussi de leur inextricable sensationnalisme.
Cheval de guerre : l'embardée du cheval innocent
Après s'être intéressé à plusieurs reprises et sous plusieurs angles à la Seconde Guerre mondiale, de La Liste de Schindler à Il faut sauver le soldat Ryan, Spielberg découvre la Première Guerre, sa cruauté, ses bouleversements, ses tranchées où l'on agonise, mais aussi sa candeur. Le véhicule d'innocence catapulté dans un monde de violence n'est plus ici figuré par un enfant, si ce n'est un ado qui grandit en temps de guerre, mais plutôt par cette silhouette noble et élégante du cheval, traversant les années, les régions, les souvenirs, avec un courage étincelant. Une rage contenue, une épopée de fidélité, et encore une fois un grand récit d'apprentissage.
Course à cheval extrait de Cheval de guerre
Chronicle : les pouvoirs des ados
On continue sur le mode found fountage, après la série des [Rec], Apollo 18, ou encore Cloverfield, pour nous intéresser aujourd'hui au cas du surnaturel, et plus particulièrement d'une revitalisation du mythe superhéroïque. Josh Trank, avec Chronicle, nous dépeint donc le quotidien morne et tout simple d'une bande d'adolescents qui vont rentrer en contact avec une substance, type mutagène, Tortues Ninja style, et vont se retrouver à manipuler des forces qui les dépassent. D'abord petit jeu innocent, les quelques amis vont finir par en vouloir plus, et sérieusement se mettre en danger. Une approche originale pour un genre qui l'est moins, ou peut-être est-ce la tendance inverse qui s'accentue dernièrement.
Au pays du sang et du miel : amour en temps de guerre
Première réalisation d'Angelina Jolie, le film prend pour cadre la guerre de Yougoslavie, au début des années 90. Fidèle à sa réputation, l'actrice reconvertie s'intéresse avec précision à l'horreur qui sous-tend notre histoire, aux malversations politiques, aux conflits qui parquent les soldats, mais aussi les civils, comme autant d'anonymes sacrifiés. Au milieu de la guerre, un soldat Serbe (joué par Goran Kostic) retrouve une bosniaque dont il était tombé éperdument amoureux. Seulement, aujourd'hui, cette jeune femme (interprétée par Zana Marjanovic) est internée dans un camp de détention. Un amour qui s'annonce compliqué, une relation entre le syndrome de Stockholm et le rejet d'un bourreau pour une victime dont il exècre les origines. Noirceur et passion seront au programme de cette fresque politisée et grandiloquente.
Quoi d'autre ?
Glenn Close se la joue performance à Oscar, métamorphosée en homme (ou plutôt jouant une femme se prenant pour un homme, bref) dans Albert Nobbs. Pas de bol, c'est Meryl Streep qui aura marqué les esprits (et l'Académie des Oscar) avec sa performance de Dame de fer. Le cinéma belge fait preuve d'originalité et de panache avec le film noir Bullhead, traitant du trafic d'hormones et des mafieux flamands. A noter un événement de taille, la sortie d'un nouveau film du canadien Guy Maddin, Ulysse souviens-toi !, là aussi film policier, mais mâtiné de l'univers fantomatique, noir et blanc et désespéré du cinéaste. A ne pas rater.
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Images : © Walt Disney & © FilmDistrict