Né d'un père musicien et d'une mère chanteuse, Ferdinand Haschkowetz débute dans les années vingt. En 1924, il obtient un premier contrat au théâtre de Graz. Il adopte Ferdinand Marian comme nom de scène. il travaille pour le Deutsches Theater de Berlin, au Bayerischen Staatstheater de Munich et sur toutes les plus grandes scènes allemandes où il obtient un très grand succès.
Ce n'est qu'en 1933 que Ferdinand Marian débute au cinéma dans un film de
Curtis Bernhardt. Il ensuite campe notamment Rodolphe Boulanger dans «Madame Bovary» (1936) aux côtés de Pola Negri et de Don Pedro de Avila. Dans «La Habanera» (1937), du futur Douglas Sirk, il a pour partenaire
Zarah Leander, la star montante du cinéma allemand.
Ferdinand Marian interprète ensuite toute une série de personnages antipathiques : le juge de paix Grandison qui combat les patriotes irlandais dans «Grandison, le félon» (1940) de Max W. Kimmich ; Cecil Rhodes, le colonisateur anglais dans «Le Président Krüger» (1941) aux côtés d'
Emil Jannings. Son rôle de juif fourbe dans Le Juif Süss (1940) de Veit Harlan fait de lui une vedette du cinéma nazi. Il avait pourtant refusé une première fois le rôle, le jugeant contraire à ses opinions politiques, mais comme Joseph Goebbels insistait, il finit par céder en échange d'un cachet substantiel et de la pression exercé sur lui. En 1939, il déclare vouloir restituer la figure d'un criminel au cynisme et à la perfidie réellement inexcusables. Il reste fortement marqué par cette expérience traumatisante.
Après ce film, Ferdinand Marian s'adonne de plus en plus à la boisson mais poursuit cependant sa carrière. Il incarne entre autres: le Comte Cagliostro dans «
Les Aventures fantastiques du baron Munchhausen» en 1942 ; Don Juan dans «Ein zug fährt ab», de Johannes Meyer, la même année ; le rôle titre dans «Tonelli» en 1943... En 1945, il apparaît une dernière fois à l'écran, dans la production de Victor Tourjansky : «Dreimal komödie».
Après la fin de la guerre, Ferdinand Marian n'a plus le droit de jouer à cause de son interprétation dans le Juif Süss. Pourtant, il n'est l'objet d'aucun procès, procès qui lui aurait permis d'exposer publiquement ses remords. Il meurt le 7 août 1946, victime d'un accident de voiture, sur une route proche de Durneck. Il est enterré au cimetière de Nordfriedhof à Munich.