Il a traversé le cinéma français d'après-guerre et tous les genres avec une élégance jamais prise en défaut. Prétendant de Patricia face à un Lino Ventura hostile dans Les tontons flingueurs, malheureux mais flamboyant évadé dans Le Caporal épinglé, parfait chez Alain Resnais, qu'il soit de tous les plans (Je t'aime, je t'aime) ou reste invisible (Coeurs) : Claude Rich a réalisé une carrière admirable, alternant rôles graves et légers, avec un talent et une diction d'aristocrate jamais pris en défaut. Nommé cinq fois aux César (récompensé par celui du meilleur acteur pour Le Souper) et autant de fois aux Molières (mais jamais récompensé), l'acteur s'est éteint à l'âge de 88 ans. En 2009, Télérama lui avait demandé (comme à d'autres acteurs et actrices) : « Pourquoi jouez-vous ? ». « Pour vivre, avait-il répondu. C’est la seule chose qui m’amuse. Il y a très, très longtemps, j’étais employé de banque. Mais, dès que je suis entré au Conservatoire, je me suis demandé comment on pouvait faire autre chose que jouer… Sur scène, on n’a plus aucun souci. Ni maladie. A 80 ans, je peux souffrir toute la journée de rhumatismes ; le soir, en scène, je n’ai plus que les douleurs du personnage. Jouer immunise contre tout. Si je m’arrête, je meurs…»
Vraiment une bien triste nouvelle... Un acteur pour qui j'aurai toujours beaucoup d'affection...