Sogno... sogno... : “était-ce un rêve, cet amour primordial ?” implore Mina, la tigresse de Crémone, la Dalida italienne, dans la bande-annonce de Dolor y Gloria, le prochain film de Pedro Almodóvar. Cette grande chanteuse qui avait refusé, pour des raisons mystérieuses, un rôle dans Il viaggio di G. Mastorna, detto Ferne de Fellini, qui ne vit jamais le jour. Le cinéma, aussi, c'était donc un rêve ? L'heure de la dernière introspection pour le cinéaste espagnol ? On pourrait en caresser l'idée, tant cet hommage très personnel à 81/2, du même Fellini, semble signer les “Mémoires d'outre-tombe” du pape de la Movida. Retour au mélo ample, grave et voluptueux, Dolor y Gloria plonge dans le ressouvenir de Salvador Mallo, réalisateur au faîte de sa carrière en quête de salut. S'y mêlent l'enfance valencienne et les amours madrilènes, la rupture et sa médecine : la pulsion créatrice, le premier "souhait" (El deseo, société de production des frères Almodóvar) la rage d'en rire, d'en faire trop, après la séparation, après l'épouvantable franquisme. Mais que reste-t-il de ces années ? La douleur, la gloire et... les larmes ? A regarder la bande-annonce, on prévoit en tout cas un sacré paquet de Kleenex.
Dolor y Gloria sortira le 22 mars en Espagne. Aucune date n'a été communiquée pour la distribution française.