Quand on entre en psychanalyse, c'est souvent plus long que prévu. Les fans de Tony Soprano en savent quelque chose : ils errent depuis douze ans, sonnés par le trauma d’un finale très ouvert, trop ouvert. Qu’ils soient enfin rassurés : Newark, l’antépisode des Soprano (1999-2007) sortira en salles l’année prochaine, le 25 septembre aux Etats-Unis plus exactement. L’occasion de fouiller l’enfance du mafieux le plus névrosé du New Jersey, avec cette idée que le transfert est toujours un premier pas vers la guérison : Michael Gandolfini (vu récemment dans The Deuce) y jouera en effet le jeune Tony Soprano, rôle autrefois tenu par... son père défunt, l'illustre James Gandolfini. Dans ce geste pour le moins trouble et courageux, Michael pourra compter sur la poigne d’autres anciens mafiosi (mais à l’écran seulement), et pas des moindres : Ray Liotta (Les Affranchis, 1990) et Alessandro Nivola (A Most Violent Year, 2014) pour ne citer qu’eux. D’autres personnages de la série devraient aussi pointer le bout de leur nez, alors que l’intrigue, elle, se déroulera au moment des émeutes raciales de 1967. Une très forte animosité entre les communautés Afro et Italo-américaines avait alors conduit à un bain de sang (26 morts et des centaines de blessés). Contexte éminemment délétère dans la construction du futur parrain… Reste à savoir si le préquel réalisé par le tâcheron Alan Taylor (Thor : Le Monde des ténèbres, Terminator Genisys) arrivera à se départir du lourd héritage d’une des plus grandes séries du monde. Inquiétude largement tempérée lorsqu'on sait que c'est le créateur lui-même, David Chase, qui co-écrit le scénario. Diagnostic en fin d’année prochaine.