Depuis dimanche dernier, c'est La Fête du cinéma, mais pas forcément celle des spectateurs d'Avengers. Chaque année courant juin, les salles françaises proposent en effet la séance à prix modique (quatre euros). L’occasion de voir ou revoir les sorties récentes, notamment les deux meilleurs films de l’année selon la communauté : le dernier Pixar, déjà un classique du genre, ou Parasite, Palme d’or incontestée à Cannes. Mais certains distributeurs profitent aussi de l’aubaine pour remettre un petit coup de polish à leurs carrosserie, pourtant déjà fort rutilante. C'est donc le cas d'Avengers : Endgame, sorti en avril dernier et reparti au garage, 2,761 milliards au compteur. Pas suffisant pour la firme aux grandes oreilles, et pour cause : c’est 26 millions de moins qu’Avatar (2,787 milliards), à ce jour toujours récipiendaire du record historique hors inflation. Alors pour attirer le chaland, Disney promettait les petits plats dans les grands : une ressortie avec six minutes de contenu inédit, sans qu’on en sache beaucoup plus… Le mystère et la flamme de la passion ont fait le reste : quelques malheureux fans s’y sont fait prendre. En fait de contenu inédit, dont on pouvait supposer qu’il s’agissait de scènes supplémentaires, le spectateur a hérité de quelques goodies faméliques en fin de film : un hommage au créateur de Marvel, Stan Lee, compilant l’ensemble de ses caméos à l’écran et une scène coupée au montage figurant Hulk délivrant d’un immeuble quelques âmes emprisonnées par les flammes. La scène, non finalisée, semble si laide (au vu des quelques screeners qui circulent) que La Légende de Beowulf (2007) ferait en comparaison figure de Chapelle Sixtine du genre. Les internautes, furieux, ont enchaîné les tweets moqueurs :
y’all are really paying money to see this? pic.twitter.com/K3LXfv8LAP
— mio (@spdrvrs) 30 juin 2019
— HystericallyAccurate (@ScandaleAmbulan) 1 juillet 2019
— ÉÂÂÂÂılÉÂÂÂÂʇÉÂÂÂÂu (@_vintagemoon_) 1 juillet 2019
Les scènes post-générique, industrialisées avec Marvel et souvent parfaitement inutiles, avaient ce petit supplément d’âme : récompenser d’un clin d’oeil le spectateur contraint de s’intéresser au générique et, in fine, aux équipes du film. Pour une ressortie (d’autant que le film dure trois longues heures), l’intérêt était toutefois limité et la blague douteuse. Mais la morale est sauve : ce sale tour ne suffira pas à propulser le dernier volet de la franchise en première place du box-office, tous les prévisionnistes l'annoncent. La faute à un avatar en forme de troll.