La carrière cinématographique de Simone Simon s'étend sur quatre décennies, du début des années 1930 au début des années 1970, période pendant laquelle elle aura tourné près de quarante films en France, en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne, et à Hollywood, pour des metteurs en scène aussi prestigieux que
Jean Renoir,
Jacques Tourneur,
Max Ophüls ou Marc Allégret. Elle reste à la postérité pour deux films particulièrement marquants : La Bête humaine de
Jean Renoir (1938), et La Féline (1942) que
Jacques Tourneur réalisa à Hollywood.
La vie de Simone Simon commence sur une énigme : née en 1911 ou 1910, à Béthune ou à
Marseille ? Sa mère italienne et son père français se séparent alors qu'elle a trois ans, et elle part alors vivre avec sa mère et son beau-père à Madagascar. Elle reviendra ensuite en France et fera ses études à Berlin, Budapest et Turin.
Alors qu'elle n'est encore qu'une adolescente, elle travaille comme mannequin, dessine des robes et monte sur scène dans des comédies musicales. Mais c'est en 1931 qu'elle est remarquée à la terrasse du Café de la Paix à Paris, par Victor Tourjansky, réalisateur russe qui a émigré en France. Il lui offre son premier rôle dans Le Chanteur inconnu et la refait tourner dans Les yeux noirs (1935) avec
Jean-Pierre Aumont.
Elle est désormais une valeur sûre du cinéma français où on la définit comme une « sauvage tendre ». La compagnie
Twentieth Century Fox la repère et
Darryl F. Zanuck lui propose de venir à Hollywood. Mais il semble qu'elle rencontre des difficultés pour maîtriser la langue anglaise. De plus, les films dans lesquels la Fox la fait tourner ne la mettent pas à son avantage, et le rêve américain s'évanouit peu à peu. Il semble que son séjour hollywoodien soit plus fructueux en affaires privées que du point de vue cinématographique. Elle sera impliquée dans de petits scandales, dont Hollywood se délecte. Sa carrière américaine stagnant, et devant faire face à la concurrence d'autres actrices françaises venues tenter leur chance en Californie (notamment
Annabella, jeune épouse de la star
Tyrone Power) elle décide de rentrer en France. Bien lui en a pris, car elle est rapidement contactée par
Jean Renoir pour tenir le rôle de Séverine Roubaud dans La Bête humaine (1938) d'après le roman d'Émile Zola. Renoir souhaite également la distribuer dans La Règle du jeu (1939), qui est un de ses chefs-d'oeuvre, mais ses prétentions financières sont trop élevées, et Renoir choisira alors
Nora Gregor.
À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Simone décide de retourner aux États-Unis. Ce second séjour sera plus fructueux, et elle incarne Belle, dans le film de
William Dieterle The Devil and Daniel Webster (1941), puis Irena Dubrovna dans le célèbre film fantastique de
Jacques Tourneur La Féline (1942). On la voit également dans plusieurs films plus mineurs comme
Mademoiselle Fifi de
Robert Wise (1944).
À la fin de la guerre, Simone rentre en France et tourne encore dans une dizaine de films, avant de se consacrer exclusivement au théâtre à partir du milieu des années 1950. On la verra une dernière fois sur l'écran dans La Femme en bleu de
Michel Deville en 1973.
Elle ne s'est jamais mariée, et n'a pas eu d'enfant.