Née à La Nouvelle-Orléans Mary Leta Dorothy Stanton adopte le nom de son beau-père Clarence Lambour, lorsque sa mère se remarie. À 17 ans, elle participe à un concours de beauté et devient Miss New Orléans. Par la suite la jeune femme se rend à Chicago en espérant faire carrière dans la chanson mais ne trouve qu'un emploi de vendeuse dans un grand magasin dans un premier temps.
Après une audition, elle est engagée par le chef d'orchestre Herbie Kaye, devient chanteuse dans son big band et l'épouse en 1935. Après une longue tournée, elle participe à une émission hebdomadaire de la NBC et chante dans différents clubs réputés, elle devient très populaire et prend un nouveau pseudonyme plus glamour : Lamour. Elle fait quelques apparitions au cinéma notamment en tant que Chorus girl dans un film de la Warner Bros., Prologue (Footlight Parade) et dans un court métrage The Stars Can't Be Wrong.
Très vite remarquée, la Paramount Pictures l'engage en 1936 et exploite son côté exotique en lui donnant un rôle de sauvageonne dans
Hula, fille de la brousse aux côtés de
Ray Milland. Pendant féminin de Tarzan, Dorothy fut la parade de la Paramount au Tarzan de la Metro-Goldwyn-Mayer incarné par
Johnny Weissmuller. Elle effectue une entrée fracassante et, vêtue d'un sarong, fait rêver toute une génération qui, séduite par sa sensualité et ces dépaysements paradisiaques et exotiques, va réserver un triomphe à ce film. Forte de ce succès, le studio va exploiter ce nouveau filon.
Cinq films en 1937, Dorothy reprend son sarong pour le spectaculaire Hurricane de
John Ford, super production qui rapportera 1 400 000 dollars de recettes. La Paramount reprend les mêmes ingrédients mais cette fois en Technicolor et reforme le couple Lamour-Milland avec Toura, déesse de la Jungle en 1938, nouveau succès. Dorothy lance le « deux-pièces », ancêtre du « bikini » inspiré du sarong polynésien. Elle jouera encore les princesses exotiques dans de nombreux films comme Typhon, Nuits birmanes, Aloma, princesse des îles, Mabok, l'éléphant du diable, Lona, la sauvageone.
Parallèlement, la Paramount met en valeur ses talents de chanteuse dans des comédies musicales comme La Furie de l'or noir, L'Escadre est au port,
Au pays du rythme ou Dixie. Outre les rôles « à sarong », elle est également l'héroïne de nombreux films d'aventure comme Le Dernier Train de Madrid ou Les Gars du large, elle fera de rares incursions dans le drame notamment dans Chirurgiens de
Frank Borzage ou dans Johnny Apollo d'
Henry Hathaway aux côtés de
Tyrone Power.
Dorothy Lamour sera aussi très populaire auprès des GI's et fera partie du panthéon des pin-ups aux photos épinglés à l'instar des
Rita Hayworth,
Betty Grable ou
Lana Turner. Elle fera campagne pour la vente des bons de guerre et mettra aux enchères deux de ses fameux sarongs qui rapporteront pas moins de deux millions de dollars.
Parallèlement elle continue à animer des émissions de radio aux côtés de
W. C. Fields et
Edgar Bergen. Comblée par son métier, Dorothy va négliger sa vie familiale, le studio va d'ailleurs rejeter tous ses désirs de maternité, ce qui conduira son mari, Herbie Kaye, à demander le divorce. Elle se remarie avec le Capitaine William Ross Howard, ils auront deux garçons: Rigely, adopté en 1945 et Richard, né en 1949.
Mais Dorothy Lamour ne se contentera pas de jouer les filles des îles et les chanteuses, elle révélera également un talent comique qui va exploser dans la série à succès des En route vers... Complices à la radio, les acteurs
Bob Hope et
Bing Crosby sont accompagnés du producteur Harlan Thompson et du réalisateur
Victor Schertzinger lorsqu'ils lancent l'idée d'un film les réunissant tout en leur ajoutant une saveur exotique, Dorothy Lamour. En route vers Singapour sera le premier d'une série de sept films loufoques où Crosby et Hope vont se livrer à une joute amicale ininterrompue de jeu de mots et vacheries. Ils se disputeront à chaque film les faveurs de Dorothy Lamour qui campe un faire-valoir pleine d'entrain. Autre ingrédient de taille, « le plus joyeux trio d'Amérique », selon le slogan publicitaire, interpréte des numéros musicaux et des chansons à succès qui feront pour beaucoup dans la popularité de ces films. Ils feront le tour du monde avec En route vers En route vers Singapour, En route vers Zanzibar, En route vers le Maroc, En route vers l'Alaska,
En route vers Rio et En route vers Bali pour la plus grande joie du public. Ils termineront avec Astronautes malgré eux, dans lequel Dorothy lamour cédera sa place à
Joan Collins tout en faisant une apparition.
À partir des années 50, ses apparitions se feront plus rares et l'on peut retenir deux compositions savoureuses, celle de la meneuse de revue de
Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille et de la truculente tenancière de bar dans La Taverne de l'Irlandais de
John Ford.
Elle fera encore des apparitions sur scène et à la télévision dans Arabesque, Pour l'amour du risque ou encore La croisière s'amuse. Dorothy Lamour est morte à son domicile à 81 ans, le 22 septembre 1996 à Los Angeles d'une crise cardiaque.