Fils des comédiens Auguste et Marie-Louise Bénévent, il débute dès son plus jeune âge dans des rôles de figuration aux côtés de ses parents (à l'âge de six mois, il serait déjà apparu sur scène dans Le Bossu).
Fantassin pendant la Première Guerre mondiale, il est blessé deux fois et obtient la croix de guerre. Après la guerre, il commence à gagner sa vie dans des théâtres parisiens et entame une longue carrière durant laquelle il participera à près de cent cinquante pièces et plus de cent quatre-vingts films.
Il fut remarqué par Sacha Guitry et Max Linder. Après une apparition supposée dans Les Trois Mousquetaires en 1921, il attendra l'avènement du cinéma parlant pour que commence sa véritable carrière, à la quarantaine, et encore pour incarner des personnages secondaires.
On l'aperçoit en Cosaque dans Tarass Boulba en 1935 de Alexis Granowsky avec Harry Baur.
Il participe aussi à des opérettes: Histoire de chanter en 1946 avec Luis Mariano, Andalousie en 1950 avec Carmen Sevilla.
Dans les 25 années qui suivront la Seconde Guerre mondiale, Noël Roquevert sera une figure incontournable du paysage cinématographique français.
Il tournera avec les plus grands réalisateurs, tels qu'Henri-Georges Clouzot dans L'Assassin habite au 21, qui lui réservera le magnifique rôle de l'officier en retraite Linz, mais aussi dans
Le Corbeau et Les Diaboliques, avec le réalisateur Henri Verneuil dans Le Mouton à cinq pattes et
Un singe en hiver et avec Julien Duvivier dans La Bandera et Marie-Octobre.
Il pouvait aussi bien jouer dans des rôles de gentils comme son rôle de Landru, le boutiquier artificier farfelu dans
Un singe en hiver, que de méchants dans
Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque (1951).
Il a également fait de la télévision, comme par exemple, dans la série Jacquou le Croquant.
En 1965, il est victime d'un infarctus et est soigné à l'Hôpital Lariboisière, et il est contraint de ralentir ses activités.
Son dernier film fut Le Viager de Pierre Tchernia , en 1972, il y jouait le très fringant patriarche de l'abominable famille Galipeau.
Il privilégiait le plaisir de vivre, et, par exemple, refusait de jouer dans des films ou des pièces si les dates lui faisaient rater l'ouverture de la chasse. Cela ne l'empêcha pas de devenir une super-star des seconds rôles, car il était adoré du public, et son nom sur une affiche éclipsait parfois celui de la vedette.
Il restera dans l'esprit collectif, comme l'acteur au sourcil droit se dressant sur un petit oeil rond, inquisiteur et inquiétant, une voix martelant chaque phrase, une moustache taillée avec soin, le pète-sec dans toute sa splendeur.
Après le décès de sa seconde femme, Marie-Paule Coeuré, il avait perdu le goût de vivre, et mourut peu après de chagrin, emporté par une crise cardiaque, dans sa résidence bretonne.
Il est inhumé au cimetière de Douarnenez. Seul son ami Henri Crémieux sera présent au moment de ses funérailles mais Louis de Funès, indisponible, a envoyé des fleurs pour ses funérailles.