45 minutes d'entretien vidéo avec le cinéaste Claude Chabrol
Au lendemain de sa mort, et dans le remous des hommages qui lui sont rendus ça et là, Claude Chabrol laisse en souvenir l'image quasi-unanime du « bon-vivant passionné ». S'il est inutile et vain de détailler, encore, son appétit pour la vie, prenons le temps de revenir sur sa passion, dévorante, pour le cinéma.
Interviewé en novembre 2009 par Jean-Jacques Bernard, dans le cadre de l'émission Boulevard du Classic (tous les dimanches à 20h10 sur CinéCinéma Classic), le réalisateur, auteur de nombreuses adaptations, s'étend sur son approche de la littérature et de l'écriture de scénario. Il y évoque également son dernier projet, une histoire de flics et de truand cohabitant dans un immeuble à Lyon, qui ne verra donc jamais le jour.
Pendant trois quarts d'heure, Chabrol se met à table à l'hotel Scribe, lieu de la première projection publique de cinéma, et se raconte avec gourmandise. Dans les premières minutes, il file la métaphore culinaire : « Le scénario c'est la cuisine, la gastronomie c'est le tournage, et le montage, c'est la vaisselle. [...] quand on a bien mangé, on éprouve aucune difficulté à laver les assiettes. »
S'en suit un long et passionnant passage en revue des adaptations qu'il a réalisées. A propos de sa collaboration avec Françoise Sagan sur l'écriture de Landru, il plaisante : « Je lui laisse jeter son venin, et quand elle l'a jeté, elle me fout la paix. ». Plus tard, il avoue : « J'ai un mal fou à construire une intrigue et ça m'emmerde ! [...] Moi ce qui m'intéresse, c'est les personnages, c'est l'être humain, c'est savoir ce que je vais raconter avec cette intrigue. » Chabrol cherche ainsi dans les livres des points d'appuis à son cinéma : « Je lis beaucoup. Je divise mon temps en trois : un - je lis, deux - je tourne, trois - je regarde la télé. ».
A propos de Betty, il pointe du doigt l'exigence nécessaire à une adaptation fidèle : « Je joue le jeu avec Simenon, je ne cherche pas comme la plupart des autres à trouver des équivalences. », et puis finit par lâcher ce qui est sans doute l'une des clefs de son cinéma. Commentant son attachement à la province, aux sentiments et aux idées de son enfance, il déclare : « même si je sais que les idéologies sont des bêtises, j'ai du mal à admettre ceux qui en changent ».
On vous laisse donc avec Monsieur Claude Chabrol. C'est un peu long, mais ne boudez pas votre plaisir, c'est vraiment très bon...
Source : Boulevard du Classic, émission conçue par Jean-Jacques Bernard et produite par Jérôme Barthelemy et Daniel Sauvage, Caimans Productions et CinéCinéma. ? Crédits photos : © Philippe Mazzoni
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