Emmanuelle Béart nue dans la garrigue de Manon des Sources
Après une courte période d'interruption pour cause d'Evénement exceptionnel, le Sexy Mardi fait son grand retour avec une scène champêtre de Manon des Sources, dans laquelle l'espiègle héroïne (Emmanuelle Béart) virevolte et cabriole dans le plus simple appareil, sous les yeux indiscrets d'Ugolin (Daniel Auteuil).
Fresque tragique mise en scène par Claude Berry, Manon des Sources constitue, avec Jean de Florette, l'adaptation cinématographique d'un roman en deux tomes de Marcel Pagnol intitulé L'Eau des collines. Ce chef-d'oeuvre de la littérature provençale relate les aventures funestes d'une famille bourgeoise partie s'installer dans la campagne. Les cul-terreux n'apprécient pas l'arrivée de cette tribu venue investir le domaine des Romarins, tribu menée de surcroît par un père bossu (Gérard Depardieu), autrement dit "maudit". Le Papet (Yves Montand) et Ugolin (Daniel Auteuil), deux protagoniste plus machiavéliques que tous les villageois réunis, projettent depuis longtemps d'acheter ces terres pour y cultiver l'oeillet. Pour arriver à leur fin, les deux compères s'engagent à chasser le bossu en bouchant la source qui alimente Les Romarins. Malheureusement, Jean persévère dans sa quête de l'eau sur son terrain jusqu'à en perdre la vie.
La petite Manon, esquintée par la vision déchirante d'un père dévoré par son obsession et consciente de l'immoralité des vilains, décide de rester dans les collines pour se venger.
Cachée dans les montagnes chéries par son père, la bergère grandit, le coeur empli de haine à l'encontre des habitants tous coupables de méchanceté. Mais c'est involontairement (ou pas) qu'elle prend sa plus belle revanche sur la vie. En partance pour la chasse, Ugolin la surprend nue comme un ver, dansant et sautant au rythme des notes de son harmonica. Soudainement fou de désir pour elle, il l'épie sans retenue. Trêve de blabla, vous crevez d'envie de voir les images :
Harmonica extrait de Manon des Sources
Regardez cet air lubrique se dépeignant sur le visage du voyeur, happé par cette enivrante mélodie, cette nymphe des bois bondissante? Le souffle court, le visage rubicond, Ugolin semble sur le point de s'envoler vers cette sauvageonne imperturbable aux allures de vierge indomptée. Sans savoir l'aversion qu'il provoquerait chez elle s'il parvenait à l'effleurer...
Fantasme parmi les fantasmes pour toute une génération de mâles esseulés, Emmanuelle Béart affiche son corps sans pudeur dès sa prime jeunesse. L'Amour en douce, A gauche en sortant de l'ascenseur, La Belle noiseuse, J'embrasse pas, Un coeur en Hiver? L'actrice française, « Un corps de pute avec une tête d'ange » selon Claude Chabrol, fait chavirer les coeurs par son ambivalence et la passion sans faille qu'elle voue aux femmes qu'elle interprète, souvent torturées, fragiles et profondément dramatiques.
Longtemps complexée par son enveloppe charnelle trop expressive et féminine à son goût, la comédienne joue finalement de cet ultime objet de désir que nul ne peut posséder, comme dans L'Enfer ou Une Femme française. Gueule d'ange et diable au corps, Emmanuelle Béart reste aujourd'hui un emblème de la beauté française, une pointe d'orgueil, un soupçon de malice mais implacablement farouche.
Source : Filmdeculte.com
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Marion_L12 décembre 2015 Voir la discussion...