Monika : libre, nue et insoumise
Hej flickor ! Bienvenue dans le merveilleux monde de Sexy Mardi, où tout n'est que luxure, cinéma et volupté, en particulier aujourd'hui où nous partons en Suède. Le saviez-vous, la réputation qu'a ce pays à proposer une certaine liberté sexuelle (et de moeurs de manière générale) provient en partie du film dont nous allons parler : Monika, de l'immense et austère Ingmar Bergman (que notre président vient récemment de comparer à feu Alain Corneau ? ah ouais ?).
Comme l'indique son titre en VO (Sommaren Med Monika), ce film de 1953 raconte un été plein d'amour et de soleil vécu par deux adolescents aussi beaux qu'épris l'un de l'autre. Monika nous montre de manière très juste une double insouciance : l'insouciance des vacances, qui autorise les chemins de traverse et les belles échappées, et l'insouciance d'une histoire d'amour qui débute.
Ce chef-d'oeuvre est surtout inoubliable grâce à la présence d'Harriet Andersson qui illumine chaque plan dans lequel elle apparaît. Elle n'est pourtant pas parfaitement belle (cf. les scènes où elle se promène avec une vilaine culotte) et elle est encore moins exemplaire dans son comportement mais, avant tout, elle nous jette à la figure une incroyable envie de vivre doublée d'une sensualité nordique des plus troublantes.
La scène dont nous parlons fit scandale à l'époque: Bergman nous montre Harriet Andersson dans son plus simple appareil, laissant son amant lui caresser la poitrine puis allant s'ébaudir dans l'eau telle une délicieuse otarie.
Franchement, on ne voit pas grand-chose du corps de cette chère Harriet mais ces images ont suffi à interdire le film en France aux moins de 16 ans. Nous sommes alors en 1953 rappelons-nous. Comme souvent, au-delà des détails de l'anatomie (pour être cru, voit-on un têton ou pas ?), c'est la charge érotique de cette scène, si pure et si libre, qui a dû inquiéter les censeurs d'alors.
Ah oui, et Monika contient également l'un des premiers et l'un des plus beaux regards-caméra de toute l'histoire du cinéma : c'est là et c'est à couper le souffle - et à la manière dont Monika nous fixe, ce regard prolonge l'idée que Monika est une femme libre et insoumise. Son affranchissement de toutes les conventions de l'époque annonce la révolution féministe qui se mettra en place 15 ans plus tard.