Penny Marshall est morte. L’âge tendre aussi
C'est un petit bout de notre enfance qui vient de se détacher : Penny Marshall est morte et un certain cinéma avec elle. Grande découvreuse de talents, modèle de réussite des femmes derrière la caméra et accessoirement épouse de Rob Reiner, son cinéma qu’on croyait naïf voilait simplement son immense lucidité sous un suaire de tendresse.
L’enfance qui nous quitte, c’était d’ailleurs le sujet de son plus grand triomphe, Big (1988), dans lequel elle révélait au monde l’immense Tom Hanks (elle fera aussi découvrir Whoopi Golberg grâce au pétillant Jumpin’ Jack Flash, en 1986). Récit d’un collégien complexé qui, à la suite d’un vœu, se réveillait dans un corps d'homme, Big fut le premier film réalisé par une femme à dépasser cent millions de dollars de recettes. Sous ses atours de comédie légère, Big nous renvoyait à notre adolescence, celle où nous trépignions à l’idée d’être cette grande et libre personne, avant de nous rappeler qu’un adulte, ça n’est jamais qu’un enfant qui se demande pourquoi il en est arrivé là.
Même acuité teintée de tendresse dans L’Eveil (1990), avec un Robert De Niro transfiguré en psychotique et Robin Williams dans son costume d’humaniste, trop serré pour ne pas se fissurer un peu. On y ramenait à la vie des malades grâce à un nouveau remède. Encore une fois, le rêve de mieux, le rêve d’ailleurs, accouchaient d’un moment magique de liberté, avant d'être rattrapé par le tranchant du réel : « à la vie, il n’y a aucun traitement, mais au moins aura-t-on soufflé un peu » semblait nous dire Penny Marshall. De fait, tout son cinéma ballottait ses personnages entre désir de souveraineté, de toute puissance et résignation nécessaire, imposée par le déterminisme du quotidien. Avec Ecart de conduite (2000), on espérait ainsi que la jeune Beverly, jouée par Drew Barrymore, écrive enfin son premier roman, avant d’être rattrapée par la bien pesante maternité et un mari trop encombrant. Restait la vie, et rien d’autre. Celle de Penny Marshall s’est éteinte aujourd’hui.
Goodbye, Penny. Man, did we laugh a lot! Wish we still could. Love you. Hanx.
— Tom Hanks (@tomhanks) 18 décembre 2018
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itachi20 décembre 2018 Voir la discussion...
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bredele20 décembre 2018 Voir la discussion...
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Metaju20 décembre 2018 Voir la discussion...
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