Tout savoir sur Wall Street 2 : l'argent ne dort jamais, d'Oliver Stone...
Projeté en avant-première mondiale en mai dernier sur la croisette, la suite de Wall Street, énorme succès publique et critique pour Oliver Stone en 1987 et devenu film culte depuis, n'avait pas enthousiasmé les foules, voire même déçu quelques fans du Gordon Gekko de la première heure. Sa sortie aujourd'hui en France était donc très attendue.
Arrivisme, cupidité et arrogance étaient les fers de lance du premier Wall Street, sorte de manifeste bling-bling de la fin des années 80 ou les années fric vues à travers un banc de requins de la finance. Aujourd'hui, surfant sur la crise des subprimes, le film d'inscrit en plein dans la crise économique comme en témoigne cet extrait qui se termine sur cette réplique implacable : « Qui ne coule pas? ».
La bonne question extrait de Wall Street : l'argent ne dort jamais
Wall street 2 est sorti aux Etats-Unis la semaine dernière (le 24 septembre), et il a réalisé un démarrage fulgurant, raflant la première place du box-office et offrant à Oliver Stone le meilleur démarrage de sa carrière. Un succès dû en partie à Michael Douglas, seule tête d'affiche imposante du film, et qui impose son retour fracassant, après une longue traversée du désert liée à ses démêlés avec son fils notamment. Certains cèdent même à la tentation de comparer le protagoniste Gordon Gekko, qui vient de passer sept ans en prison, à son interprète Michael Douglas, qui, lui a vu son propre fils, Cameron, écoper cette année de cinq ans de prison pour trafic de drogue.
Un casting original
Il est avant tout impossible de ne pas comparer le premier "initié" Charlie Sheen à son successeur Shia LaBoeuf, qui va devoir à son tour tenir tête à l'intraitable et redoutable Gordon Gekko, allant cette fois, jusqu'à ravir le coeur de sa fille chérie (Carey Mulligan).
A l'aide de ces deux extraits, on peut commencer le jeu des 7 erreurs :
Greed is good extrait de Wall Street
Dans cette scène tout aussi cultissime que la réplique Greed is good, devenue incontournable, on aperçoit Bud Fox (Charlie Sheen), à la fois préoccupé et pleinement absorbé par le speech de Gekko.
Délit d'initié extrait de Wall Street : l'argent ne dort jamais
Ici, c'est un jeune loup bien plus sûr de lui, qui parvient à gagner le respect de Gekko. Pas sûr que le jeune Shia LaBoeuf soit à la hauteur du jeu tout en fines nuances de Charlie Sheen.
Notons par ailleurs qu'hormis les quatre têtes d'affiche que sont Michael Douglas, Shia LaBoeuf, Josh Brolin et Carey Mulligan, Susan Sarandon joue la mère de Jake-Shia, le vétéran Eli Wallach est Jules Steinhardt, Frank Langella interprète Louis Zabel, et l'impressionnante Vanessa "Butterfly" Ferlito (souvenez-vous de cette scène de lap dance dans Boulevard de la mort) jouera le rôle mystérieux d'Audrey.
A ce casting s'ajoutent des collaborateurs de prestige tels que le compositeur Craig Armstrong, le britannique qu'on ne présente plus à l'origine des BO de Baz Luhrmann et l'excellent chef opérateur mexicain Rodrigo Prieto, fidèle de Inarritu, et collaborateur d'Ang Lee sur ses deux derniers bons films.
Une promo qui va loin
Le 31 août dernier, invité sur le plateau de David Letterman, le fils de Kirk Douglas a évoqué sa bataille contre le cancer. Avec un sens de l'autodérision parfois surprenant, il s'amuse à voir jusqu'où il peut aller pour promouvoir un film, et raconte qu'il a découvert sa maladie trois semaines avant le show au moment même où il a su qu'il venait chez Letterman. Douglas prend part à un talk show mémorable ponctué de phrases chocs comme : « Vous avez l'air d'être en pleine forme, on ne dirait pas que vous avez un cancer, comme ça se fait ? ». Et Douglas de répondre : « Parce que je suis sur scène ».
A cette promotion un peu douteuse sur les bords, s'ajoute la relation très médiatisée de Shia La Boeuf et Carey Mulligan, qui roucoulent depuis le tournage du film.
Lol Street
Malgré un sujet assez sérieux, Wall Street peut prêter à rire. Voici dans un premier registre, une vidéo assez weird (amateurs d'insectes et phobiques des reptiles s'abstenir) postée sur le site américain Funny or die, avec un vrai Gecko et des traders réincarnés en crickets :
Ensuite, dans un tout autre style, voici Krach, un pastiche aux accents parodiques de l'univers de Wall Street réalisé par des français et sorti au début du mois. Ah mais non, pardon, on me dit dans l'oreillette que ce n'est pas une parodie :
Trader, un métier de winner extrait de Krach
Qu'en pensent les blogueurs ?
Pour Marc sur Cloneweb, « Wall Street 2 est un film intéressant, bénéficiant d'un casting flamboyant et s'insérant dans un contexte qui parlera à ceux qui ont suivi les actualités économiques récentes. ». Plus modéré, Chandleyr regrette sur Buzzmygeek : « que Stone d'habitude plus engagé et mordant se révèle au final très scolaire et sage. Ni mémorable, ni désagréable, ce Wall Street 2 est un film juste passable. Ce qui pour Oliver Stone est une faute de goût. ». Enfin, le blogueur HenryMichel nous confiait son avis en vidéo à la sortie de la projection cannoise : « Ce qui est intéressant, c'est la manière dont les choses ont changé depuis 86, avec le contexte actuel. » Il décryptait d'ailleurs ces différences sur slate.fr : « Les enjeux scénaristiques de Wall Street 1 et 2 résideront dans le contraste générationnel. La manière d'escroquer s'adapte aux outils - seul fil rouge : la puissance de la rumeur, devenue exponentielle à l'ère de l'instant messaging. ».