Geneviève Casile est avant tout une grande dame de théâtre (sociétaire honoraire de la Comédie-Française) bien qu'elle ait marqué l'histoire de la télévision par ses nombreuses créations souvent dans des rôles de belle princesse un peu froide, fière et altière (elle fut Marie-Antoinette dans une série du même nom), dont le point culminant est celui d'Isabelle de France, reine d'Angleterre dans Les Rois maudits.
Elle a joué avec parcimonie au cinéma, principalement dans des films d'époque (Surcouf, le tigre des sept mers, Les Fêtes galantes de
René Clair,
Lacenaire de Francis Girod).
Pseudonyme de Geneviève Vanneufville
Fille d'un ingénieur polytechnicien, Gaston Vanneufville, ingénieur des Ponts-et chaussées, et d'Hélène Casile, fille du peintre Alfred Casile et veuve du peintre fauviste Louis-Mathieu Verdilhan (1875-1928). Elle a baigné dès sa jeunesse dans un univers artistique (musique : 1er Prix de piano et de solfège au conservatoire de Reims ; danse dans les troupes de Maurice Béjart et
Roland Petit, puis virage vers l'art dramatique dans la classe de René Simon puis conservatoire national d'Art dramatique (classe de
Jean-Louis Barrault et
Georges Chamarat) dont elle sort, petit évènement dans Landernau en 1961, avec les trois premiers prix : tragédie (Le Cid de Corneille), comédie classique (Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux), comédie moderne (La Machine infernale de
Jean Cocteau) .
Son parcours théâtral s'est déroulé essentiellement au théâtre et sa relative méconnaissance du "grand public" est disproportionnée à l'importance de sa carrière dirigée vers la qualité au détriment du "commercial" ; mais ceux qui s'intéressent au théâtre classique (ou moderne elle a joué
Arrabal, Max Frisch ; Barnes ou Jean Genet) connaissent la qualité de sa voix, de sa prestance "solaire" sur scène ce qui fit dire à André Malraux "Mais quel rôle, Mademoiselle, aimeriez-jouer dans l'ombre ?" Ce qui l'a peut-être privée du rôle de Phèdre.
Engagée à la Comédie-Française en septembre 1961, elle lui a été fidèle jusqu'en 1993 date à laquelle elle fit valoir ses droits à la retraite. (voir la liste de ses rôles dans le site de la Comédie-Française). Elle en est sociétaire honoraire et poursuit sa carrière dans les théâtres privés où elle s'est illustrée dans l"Allée du roi", une sorte de one-woman-show athlétique, molière dans "Bel ami" de Maupassant et a connu récemment deux triomphes dans Mrs Erlynne de "l'Eventail de Lady Windermere" d'Oscar Wilde et le rôle de la reine Anne d'Autriche du Diable rouge d'Antoine Rault aux côtés de Claude Rich.
Elle a une fille Hélène Babu qui fait également une carrière théâtrale.