En janvier 1964, la police arrête Iwao Enokizu (son vrai nom est Akira Nishiguchi), escroc et tueur en série. Le film, à la construction spatio-temporelle complexe, retrace les 78 jours qui séparent le premier crime de la capture d'Iwao par la police.
Le film est fondé sur des faits réels qui se sont produits au Japon et s'inspire d'un roman de Ryuzo Saki. Les noms des personnages ont été modifiés.
Le film dérange, car il ne prend pas position contre le meurtrier; il n'est pas présenté de manière consensuelle, comme le ferait Hollywood. On ne sait pas pourquoi il tue, simplement, on perçoit qu'il doit le faire. Le cinéaste ne donne pas d'explication simple sur les motivations du tueur. À l'agent de police qui lui fait remarquer qu'il ne comprend pas pourquoi il a tué sa dernière femme, il répond qu'il ne le sait pas lui-même. D'ailleurs, immédiatement après l'avoir étranglée, il la remercie.
Imamura décrit dans ce film le parcours de cet homme élevé dans une famille catholique japonaise, dont le père se fait humilier devant son fils par un officier japonais. Cet homme qui va devenir un meurtrier en série, car il n'a pas le courage de tuer son père. Il devient ce tueur inhumain, tuant par pulsion et escroquant sans remords. Le titre "La vengeance m'appartient" évoque une morale catholique où la vengeance appartient à Dieu (Romains 12:19) « Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. » Dans le film, la vengeance sera prise par le tueur. Contre quoi se venge-t-il ? L'auteur ne donne que des pistes, des ellipses.
Le film a été primé en 1979 par le grand prix des Awards of the Japanese Academy.