I love you Mila Kunis

Mila-dy,

Quand on glisse « Mila Kunis » (à l'ukrainienne prononcez « ME-luh koon-is ») au cours d'une conversation, on ne récolte pas grand chose si ce n'est des « cuni quoi ?», « Milla Jovovich a changé de pseudo ? » ou parfois des « de quelle starlette de seconde zone tu vas me parler encore ? »... Et pourtant, qu'il est charmant ce sobriquet incisif, contraction de Milena Markovna Kunis.

Si j'entends déjà venir les « y'en a marre de ces actrices toutes plus blondes les unes que les autres qui donnent tout au dessus de la ceinture et rien côté émotions...», je me précipite pour avancer que tu n'a jamais été blonde et que ça n'est pas un argument, d'autant plus que parmi tes plus célèbres citations, on trouve en haut de la liste : « Blondes definitely do not have more fun. Trust me. » soit en français : « Les blondes ne s'éclatent vraiment pas plus que nous, les brunes. Croyez-moi sur parole. » Et dans un « bikini-duel » face à la parfois fade Kirsten Dunst ci-après, on veut bien te croire :

Un animal pour te caractériser ? Un félin sans hésitation, entre le tigre (pour ne pas dire la tigresse) et le chat. Des adjectifs ? Deux grands yeux, parfois tendres et lumineux, souvent fatales et ravageurs, ajoutez à cela une voix juste assez grave pour faire trembler n'importe quel être humain et vous obtenez la Kunis. Sans oublier ce rire franc qui en décontenance plus d'un, voyez ce pauvre Jason Segel ici :

Arrivée à 7 ans à Los Angeles après avoir quitté Kiev, tu décroches à 14 ans le rôle de Jackie Burkhart dans la sitcom qui allait en révéler une tripotée (Topher, Ashton et les autres) et alors qu'il est requis d'avoir 18 ans pour être castée, tu truques tes papiers d'identité (quelle effrontée) :

Un peu faire valoir, pas très grande (les talons compensés seront nécessaires pour être debout près de la très grande Laura Prepon), tu fais tes armes de comédienne doucement avec comme seule particularité physique, qui te vaut d'être surnommée le « husky », d'avoir un oeil bleu et un oeil vert.

Au cinéma, on te repère pour la première fois dans une teen-comédie très sexuée dont le titre est sans équivoque (After Sex). Dans ce film à sketchs autour de la sexualité entre jeunes, tu incarnes une fille brute de décoffrage et à l'aise dans ses basks. Tout le contraire de Zoe Saldana, minaudante, confuse et novice... Illustration en images :

Cette image sulfureuse qui va te classer d'office parmi les jeunes actrices désinvoltes et spontanées, une de ces « L.A. girls » casuals, on la retrouve à l'oeuvre dans ce clip tape à l'oeil dont tu est la figure centrale :

Après un passage remarqué par la comédie avec Sans Sarah rien ne va, et des films d'actions musclés aux côtés de Mark Wahlberg (Max Payne) puis Denzel Washington (Le Livre d'Eli), qui aurait pu se douter que tu ferais un retour fracassant dans l'immense et déjà culte Black Swan, avec à la clef prix d'interprétation au Festival de Venise et nomination aux Golden Globes.

En incarnant Lily, le double incandescent de Natalie « Nina » Portman, plus que jamais, l'érotisme, la sauvagerie et l'insaisissable fougue qu'on te connaissait s'ouvrent et débordent, à l'image de ce tatouage en forme d'ailes d'oiseau qui se déplacent sur ton dos le temps d'une séquence incroyable mais impossible à raconter ici (sous peine de spoiler).

Pour anecdote, c'est Natalie Portman, une bonne amie, qui t'a imposée dans le rôle de Lily, et Darren Aronofsky t'ayant vu dans Sans Sarah rien ne va accepta. Au final, tu rappelles étrangement Lena Olin dans L'insoutenable légèreté de l'être en tentatrice brûlante face à une jeune oie papillonnante alors jouée par Juliette Binoche, qui n'est pas sans ressembler à Natalie Portman. Le film fourmillant de références cinématographiques et jouant habilement avec les ressemblances physiques (le personnage de Portman remplace celui de Winona Ryder, deux actrices qui ont toujours partagé un mimétisme frappant...), il n'y a rien d'étonnant à ce que tu évoques Lena Olin, elle aussi actrice européenne (Suède) exilée aux Etats-Unis.

Tout ce qu'on peut ajouter, c'est qu'en comparaison de ta compatriote Olga Kurylenko grillée depuis sa James Bond girl performance ratée dans Quantum for Solace et de l'autre Milla d'Hollywood qui tue des zombies à répétition depuis 5 ans, tu gravis les échelons de la célébrité avec classe et intelligence, et ça n'est pas près de s'arrêter.

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