La Cinémathèque dévoile son programme pour la saison 2011-2012 !
La Cinémathèque française a dévoilé le lundi 27 juin le programme complet de la saison 2011-2012. Ce dernier s'annonce vaste, varié et très excitant puisqu'il comprend, entre autres, deux expositions sur Tim Burton et Metropolis de Fritz Lang, des rétrospectives intégrales de Steven Spielberg ou Bernardo Bertolucci (en leurs présences), ou encore la découverte de cinéastes moins exposés tels King Hu ou Kiyoshi Kurosawa. Présentation chronologique des événements majeurs qui animeront, durant l'année à venir, le temple du cinéma français...
AUTOMNE
Rétrospective intégrale Blake Edwards (24 août-17 octobre) : le cinéaste américain, décédé le 15 décembre 2010, est essentiellement connu pour ses comédies romantiques (Diamants sur Canapé, Top Secret) ou burlesques (la série des Panthère Rose, La Party, Boires et Déboires), mais a également réalisé un certain nombre de films d'action (Allo... Brigade spéciale, Deux hommes dans l'Ouest) et de drames sociaux (Le Jour du Vin et des Roses). Voici donc une bonne occasion de découvrir, ou redécouvrir, la filmographie très dense d'un cinéaste dont la légèreté n'est qu'apparente.
Rétrospective Nanni Moretti, en sa présence (5-25 septembre) : au travers de ses onze longs-métrages, Nanni Moretti s'est imposé comme l'un des plus fins observateurs de la société italienne (Palombella Rossa, Le Caïman), sans pour autant renier un cinéma plus intime (La Chambre du Fils, Aprile). Cette rétrospective sera également l'occasion de découvrir son dernier film en avant-première, Habemus Papam, qui était en compétition officielle à Cannes.
L'exposition Metropolis (19 octobre-29 janvier) : cette exposition, initialement conçue en 2009 par la Deutsche Kinemathek de Berlin, est entièrement consacrée au film de Fritz Lang réalisé en 1927. Elle comprend de nombreuses pièces uniques, à l'image de dessins originaux des décorateurs, du robot de la "femme-machine", des costumes, des appareils ou encore des photos de plateau. A noter que l'événement sera complété, du 18 octobre au 4 décembre, par une rétrospective intégrale de Fritz Lang, et une programmation sur les "cités futuristes", lors de laquelle sera notamment projeté Blade Runner de Ridley Scott.
HIVER
Rétrospective intégrale Steven Spielberg en sa présence : la grosse surprise de cette présentation est sans doute l'annonce d'une rétrospective intégrale des films de Steven Spielberg, en sa présence. En dépit d'une maîtrise de la grammaire cinématographique hors-norme et une filmographie extrêmement riche, le cinéaste américain est, en effet, encore considéré par beaucoup comme une simple machine à succès, incarnation idéale de l'industrie hollywoodienne. Le fait que son oeuvre soit enfin consacrée par la Cinémathèque est donc une petite révolution, qui prouve qu'il est encore possible, aujourd'hui, de déceler la vision et la puissance d'un artiste derrière le voile du mercantilisme. A.I. et La Guerre des Mondes font d'ailleurs partie, de ce point de vue, des plus grands films de la première décennie du XXIe siècle.
Rétrospective intégrale Robert Altman : le cinéaste, décédé en 2006, est l'un des artisans du renouveau du cinéma hollywoodien des années 70. La plupart de ses films sont devenus des classiques, à l'image de John McCabe, Le Privé, Nous sommes tous des Voleurs ou M.A.S.H, et la Cinémathèque offre ici une formidable occasion de les découvrir sur grand écran.
Hommage à Bulle Ogier, en sa présence : la Cinémathèque rend hommage à une actrice française hors du commun, ayant notamment tourné pour Luis Buñuel (Le Charme Discret de la Bourgeoisie), Jacques Rivette (L'Amour Fou, Céline et Julie vont en bateau) ou Barbet Schroeder (Maîtresse).
Rétrospective King Hu : King Hu est le réalisateur de l'un des films phares du cinéma d'action hongkongais, L'Hirondelle d'Or, sorti en 1966. Si ce grand classique du Wu Xia Pian a été largement diffusé, ce n'est pas le cas du reste de la filmographie du cinéaste, dont la Cinémathèque propose de découvrir une partie.
PRINTEMPS
L'exposition Tim Burton (7 mars-5 août) : cette exposition produite par le Museum of Modern Art de New York regroupe 700 oeuvres originales, dont des dessins, des sculptures, des polaroïds grand format réalisés par l'artiste, des accessoires, des maquettes, des costumes ou encore des extraits de films. Dans la lignée de la rétrospective des films de Spielberg, la Cinémathèque tente ici de diversifier son public, en accueillant l'univers d'un cinéaste adulé des jeunes générations de cinéphiles. L'exposition sera accompagnée d'une rétrospective intégrale des films de Tim Burton, et d'une carte blanche à l'artiste.
Conversation avec Alain Cavalier : l'un des réalisateurs français les plus libres et fascinants est mis à l'honneur par la Cinémathèque. Alain Cavalier, dont le dernier film, Pater, était en compétition officielle au festival de Cannes, sera donc disponible plusieurs jours d'affilée pour discuter avec les spectateurs. Une démarche originale, fertile et généreuse qui, in fine, est parfaitement en phase avec la filmographie du cinéaste.
Rétrospective Bernardo Bertolucci, en sa présence : l'un des plus grands cinéastes italiens, qui vient de recevoir une Palme d'honneur au dernier festival de Cannes, verra certains de ses films diffusés par la Cinémathèque. Bertolucci avait notamment défrayé la chronique en 1972 avec Le Dernier Tango à Paris, dans lequel Marlon Brando faisait vivre un enfer sexuel à Maria Schneider, alors âgée de 19 ans. Le dernier film du réalisateur, The Dreamers, est sorti en 2003 et a justement pour toile de fond la Cinémathèque française.
Rétrospective Kiyoshi Kurosawa, en sa présence : l'homonyme du grand Akira est l'un des maîtres du cinéma d'angoisse japonais, et est l'auteur de chefs d'oeuvre tels Cure, Kaïro ou Retribution. Son dernier film, Tokyo Sonata, rompt cependant avec la tradition horrifique pour se réorienter vers le drame familial. Un cinéaste majeur, dont les films gagnent à être redécouverts en permanence.
Et pour les impatients, voici un petit rappel de l'univers si particulier de Tim Burton, à son apogée dans Edward aux Mains d'Argent :
La fabrique de cookies. extrait de Edward aux mains d'argent