César 2013 : que retenir des nominations ?
Maintenant que la liste des nommés pour la 38ème cérémonie des César est tombée, on peut bien sûr en profiter pour rire un peu (pour ça c'est ici que ça se passe), mais on peut aussi être plus sérieux avec un petit bilan à chaud...
Première chose à retenir : la claque infligée à Jacques Audiard et Michael Haneke par Noémie Lvovsky. L'actrice et réalisatrice de Camille redouble rafle le titre très convoité (mais pas forcément avantageux) du grand favori, avec le nombre - exceptionnel - de 13 nominations. Seuls trois longs-métrages ont réussi cet exploit dans l'Histoire des César : Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, Un prophète de... Jacques Audiard, lesquels avaient respectivement glané 10 et 9 trophées, ainsi que Polisse. Le film de Maiwenn avait brillé par son absence lors de l'édition précédente, se contentant d'un trophée et demi (Meilleur espoir féminin ex-aequo, Meilleur scénario). La question est sur toutes les lèvres : Camille va-t-elle redoubler cet échec ?
Du côté des belles surprises, on notera les dix nominations des Adieux à la reine, très beau dauphin en costumes qui partage sa place sur le podium avec Amour. Le long-métrage de Benoît Jacquot jouit d'une excellente aura auprès de la critique et arrivera à la cérémonie avec un atout de poids dans ses bagages : le Prix Louis-Delluc, qu'il a remporté le mois dernier.
Les deux films français les plus plébiscités de la Filmcup sont bel et bien présents, avec 9 nominations. On espère que De rouille et d'os ne repartira pas la queue entre les moignons et sera au moins récompensé pour son casting, Marion Cotillard étant en lice pour la meilleure actrice et Matthias Schoenaerts pour l'espoir masculin. Leos Carax, lui aussi, peut-être fier de son abyssal Holy Motors, qui concoure dans les plus prestigieuses catégories, dont celui du meilleur film.
On soulignera également l'audace des membres de l'Académie, qui poursuivent la vaste et douloureuse entreprise de dédiabolisation de la comédie française. Camille redouble donc, mais aussi Populaire (5 citations) et Le Prénom (4) seront les porte-drapeaux de ce genre souvent oublié, qui tend à retrouver ses lettres de noblesses depuis le coup de gueule du ch'ti Dany Boon en 2010.
Bien sûr, à toute joie se substitue la déception de voir quelques-uns de nos chouchous lâchement snobés par la cérémonie. Alice Belaïdi (Les Kaïra) ne sera pas l'espoir féminin, Michael Haneke rate la marche du meilleur réalisateur (c'est son fake compte twitter qui va être content), Schoenaerts ne réitérera pas le doublé Tahar-rahimien meilleur espoir/meilleur acteur, Lambert Wilson ne poussera pas un houba-houba sur Pour que tu m'aimes encore, la sublime Diane Kruger ne sera pas sacrée Reine de la catégorie Meilleure actrice, Elie Semoun est absent pour sa performance dans Ducobu 2 et le sympathique Du vent dans mes mollets affiche un zéro pointé.
On se consolera en se disant que le trublion Jamel Debouzze présidera une cérémonie présentée par le non moins taquin Antoine de Caunes, promesse d'une soirée riche en lol et en émotions (Mathilde Seigner, si tu reviens on annule tout).
Histoire de raviver une étincelle de nostalgie, retrouvez ci-dessous la très belle affiche de cette 38ème nuit des César, avec l'icône Simone Signoret.