The Walking Dead : Negan vous a-t-il dégoûté de la série ?
Cet épisode était attendu comme le loup blanc. Non parce qu’il marquait le retour de la série pour une 7ème saison, mais parce qu’il devait mettre fin à un suspense long de plusieurs mois : quel personnage clé de Walking Dead allait mourir ? Qui l’ignoble Negan, nouvelle némésis pire que les zombies, avait-il tabassé à mort à la fin de la saison précédente ? « Vous pouvez respirer, vous pouvez cligner, vous pouvez pleurer. Bon Dieu, vous allez pleurer » promettait-il. Par l’intermédiaire de Rick et son groupe, à sa merci, l’homme à la batte s’adressait à nous, spectateurs. Aurions-nous mieux fait de fermer les yeux ?
Ca suffit, j’arrête
L’épisode 1 de la saison 7 de Walking Dead est un moment de basculement comparable à l’épisode 5 de la saison 3 de The Shield où l’on subit le viol d’un personnage là depuis le début de la série, à l’épisode 18 de la saison 6 des Soprano quand Tony commet l’irréparable (même si on est proche de la fin), à l’épisode 30 de la saison 8 de Dallas et à la mort de Bobby Ewing, plus tard effacée par une pirouette scénaristique qui désole encore aujourd’hui. Il n’y a pas de pirouette à attendre de Walking Dead, aucune chance que l’on découvre a posteriori que le massacre n’était qu’un cauchemar. Dans la série, le cauchemar est bien concret ; le rêve, c’est l’image poignante des héros réunis autour d’une table, partageant joyeusement un repas dans la campagne tranquille. Et ça n’arrivera jamais, on l’a bien compris… Le spectacle infligé par Negan n’est pas seulement problématique pour ce qu’il montre, mais par le dispositif mis en place, cette prise d’otages des héros qui renvoie à notre position impuissante de spectateurs. Sans retourner au temps des considérations sur la morale et l’éthique des images, on peut se demander légitimement si la série ne franchit pas la ligne rouge, si elle ne se repaît pas de cet acte odieux : puisque nous sommes tous des Rick et des Maggie, qui Negan peut-il être d’autre que l’incarnation des instigateurs de cet épisode, réalisateur, producteurs et scénaristes ? On pensait que la promotion vue sur les réseaux sociaux relevait uniquement de la débilité marketing. « Meet Lucille » nous promettait-on avec gourmandise et force hashtag, comme si la batte ainsi nommée par Negan devait être un personnage à nos yeux comme elle l’est à ceux de son propriétaire, comme si en faisant mine de nous menacer de la sorte, on nous préparait surtout à jouir de la boucherie annoncée. On se rend compte aujourd’hui de l’adéquation profonde entre cette manière de vendre l’épisode et le contenu de ce dernier. Il n’y a pas que le regard de Rick qui change après le dernier chantage de Negan, il y a le nôtre aussi, celui que nous portons sur la série. De la même manière que Rick est enfin convaincu que le pire est possible et qu’il est même inévitable, nous sommes convaincus que Walking Dead n’a plus d’autre horizon à nous proposer qu’une escalade complaisante dans l’affreux. La série a fait de nous sa chienne et si on lève les yeux vers elle comme Rick regarde Negan à la fin de l’épisode, mieux vaut saisir la chance que les héros n’auront jamais : fuir.
On va surmonter ça
Ce n’est pas comme si nous n’avions pas eu le temps de nous y préparer. Nous n’allions pas éviter les morts choquantes, elles nous étaient promises sauf deux ex machina ou soudain éloignement par rapport aux comics. Les lecteurs avaient d’ailleurs un gros temps d’avance sur les spectateurs (toutes les morts possibles ont tout de même été tournées afin de brouiller d'éventuelles fuites), mais même sans tenir compte de cela, les showrunners ont rendu l’instant fatidique plus acceptable. Comment ? En le coupant en deux, en nous laissant à notre état de choc en début de saison 7, avec l’espoir qu’on ne pourra pas tomber plus bas moralement parlant, plutôt qu’en fin de saison 6, avec des mois à se taper la tête contre les murs pour mieux faire notre deuil. En parlant du comics d’ailleurs, si le noir et blanc des planches rend peut-être moins spectaculaire le carnage, on remarquera que la réalisation semble avoir bien respecté le découpage et le point de vue de la séquence clé (en privilégiant les plans en contre-plongée sur Negan), tout en n'insistant pas sur les contrastes (l’éclairage à la lumière des phares désature les couleurs ou permet un contre-jour qui dessine les silhouettes). L’épisode filmé, en tous cas, n’en a pas particulièrement rajouté : l’image effroyable d’un visage bien connu, écrasé à la batte et laissant échapper un œil de son orbite, est bien dans le comics. 17 millions de téléspectateurs l’ont vue aux Etats-Unis, au moment de sa première diffusion, et s’en sont majoritairement émus, certes, sans promettre de rage quit. Peut-être parce que Walking Dead a proposé la seule représentation qui vaille de la violence pure et non-motivée : celle d’un spectacle répugnant dont personne ne sort indemne, surtout pas ceux qui en sont les simples voyeurs. Cet épisode 1 de la saison 7 restera probablement comme celui dont le sang n’a pas seulement éclaboussé les personnages, mais le public, nous prenant au piège qu’il nous avait tendu.
La seconde moitié, bien sur que j'ai compris et c'est bien ce que je dis, des épisodes pour rien, pour faire tripper des gens sur le coté psychopathe du personnage.
Bates motel a été transposé, ça a été expliqué dès le départ. Mais dans tous les cas je suis beaucoup moins regardant sur ce genre d'incohérences que sur la psychologie des personnages. Le groupe de Rick est un groupe rodé, même la faute qui a amené à la mort de Glenn n'a même pas lieu d'être... on nous a même foutu une maggy ou tout le monde s'inquiétait sur son sort comme si elle était enceinte comme il faut, alors que la sur cette saison on voit clairement qu'elle n'est même pas arrondie, donc un risque quasi nul de décès, alors qu'on nous la présentée comme en grave danger.
Et sans rire je ne mens pas, revois les épisodes si ca ne t'as pas sauté aux yeux tu verras a quel point Negan s'expose trop, que le fils de Rick baisse bien facilement la garde et ses motivations. Et mieux, revois la saison précédente et tu verras que les épisodes pour sauver Maggie ne tienne pas un brin la route a tel point que je surveillais d'un oeil en bossant sur mon pc, j'ai dit à ma femme qu'ils avaient fait une erreur crasse et qu'ils étaient pris. Jamais de la vie, on s'engouffre sur un chemin qui passe entre deux monticules alors qu'on sait avoir un groupe qui veut vous chopper. La seule erreur acceptable, remonte, le fait que Rick n'ait pas assez pris de renseignements sur les effectifs de Negan. Une Maggie enceinte de 6/7 mois, là oui en effet on aurait pu comprendre l'empressement, encore qu'on voit pas bien ou ils auraient pu l'emmener sachant que le transport l'exposait encore plus. C'est encore une fois un réflexe citadin, comme si Rick ne s'était pas fait à l'idée que c'était la fin du monde. Je doute voir dans les zones de conflit, des mecs sortir la voiture pour aller faire 5/10 kms, avec leurs femmes dedans... Surtout si ce n'est que moins de 3 mois de grossesse, donc risques limités. La base même du survivalisme c'est que tu acceptes pas mal de choses...perdre un enfant qui est en deçà du seuil d'avortement, la plupart des gens dans cette situation l'accepteront, parce que le risque est bien trop grand, pour très peu de chances d'augmentation de survie. Le principe même de la survie c'est de peser ses décisions, chacune, avec des incertitudes. Alors après c'st probable que la série aurait été super mortifaire... c'est pas l'idée ?
Je t'engage à jouer à This war of mine qui ne parle pas de zombie mais de la guerre en tant que survivant. Quand tu auras fait crever ton groupe plusieurs fois, sachant que l'aspect psy est géré, tu comprendras ce que je veux dire. Ma première partie la dernière qui restait s'est suicidé, je me suis dit que vu que c'était qu'un jeu je pouvais faire l'impasse sur le fait d'avoir à commettre de mauvaises actions pour survivre, c'était une erreur. Il fallait un petit peu faire de mauvaises actions pour survivre, pas trop car beaucoup des protagonistes ont une conscience. Marcher droit, l'empathie, c'est un luxe en survie.