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1946. Tout part d'un concours, pareil à ceux que Boris avait passés pour intégrer Centrale. Mais dans ceux-là, pas d'incertitude. On travaille et on réussit ou on ne fait pas le nécessaire et on échoue. Rien à voir avec le Prix de la Pléiade, concours littéraire organisé en interne par Gallimard pour ses poulains. Là tout compte, la chance, les appuis, les tendances, les combats d'avant et d'arrière-garde, toutes choses auxquelles le jeune homme n'est pas préparé et qu'il refuse même d'admettre. On lui a dit que son manuscrit l'Écume des jours était le meilleur, il devait avoir le Prix et non cet obscur Abbé Grosjean... Alors il massacre tout et tout le monde, irrite, énerve, finit même par exaspérer Jean Paulhan, le Directeur littéraire de Gallimard. Commence alors pour Boris Vian une longue traversée du désert qui durera jusqu'à sa mort en 1959. Quinze années pendant lesquelles il tentera avec l'énergie de sa jeunesse mais aussi du désespoir de prouver à tout le monde et notamment à Gallimard qu'il est un auteur et un grand, quelqu'un sur qui ils peuvent compter...